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Monday, 29 July 2019

Tired of Praising The LORD? Marre de louer Le SEIGNEUR?

My friend Barney Aspray has kindly hosted a post we have worked on together on the question of Praising "The LORD" in English. Unfortunately the site is experiencing an issue at the moment, but I will post up the link as soon as possible. Today I will post just the opening part and also provide my entire French adaptation, which I am also trying to share with

Mon ami Barney Aspray a gentillement publié un article que nous avons travaillé ensemble sur la question de Louer "Le SEIGNEUR" en anglais. Malheureusement, le site a un problème technique en ce moment, mais je donnerai le lien dès que possible. Aujroud'hui je partage la première partie mais aussi mon adaptation intégrale en français. Cette dernière fait l'objet d'une demande de partage que j'effectue auprès de l'Alliance Biblique, mais ce sera mis en stand-by pour un petit temps.

One of the most famous and sung anthems from the Psalms is the beautiful sentiment of αλληλουια, Hallelujah, rendered ‘Praise the Lord’ in many of our modern English Bibles and hymn sheets.

Unfortunately, since ‘the LORD’ was suggested by John Wycliffe—way, way back in the late 1300s—it has become a poor translation of the Hebrew Name for God, Yahweh.

In the English spoken and written today, ‘Lord’ usage has really slumped, and the little that remains is scarily dark! Whether it is a warlord or drug lord, or a science-fiction / fantasy genre bad guy (e.g. Lord Voldemort in Harry Potter, the Dark Lords of the Sith in Star Wars and even the Lord of the Rings), the connotations are not good. Even landlords can be pretty dark and shady characters you might be thinking!

In addition to the usage problems, there are some rather striking grammatical issues with ‘the Lord’, in part arising from the fact that Wycliffe and other medieval translators were translating directly from the Latin Vulgate.[1] Finally, we continue to see young people leaving the church in their droves, seemingly still in search of good, stable and accessible forms of authority, purpose and spirituality in their lives.

Despite these apparently legit concerns, ‘the Lord’ is somehow managing to dodge reassessment in nearly all of our most modern and dynamic translations into English. And so ‘the Lord’ limps on. Why is that? The reasons are multiple. Shaking the earth clear from each root we progressively loosen history’s firm hold on this inadequate expression. Could praising the Lord be one of these roots? (.... read the full article soon on the EveryDayTheology blog

ARTICLE COMPLET EN FRANCAIS!

Une des belles expressions de culte la plus connue des écritures Bibliques et chantée le dimanche matin se retrouve dans les Psaumes, vous la connaissez sûrement bien : « Louez l’Éternel », ou «Louez le SEIGNEUR», rendue en Grec αλληλουια (c’est d’où vient « Alléluia »). 

Malheureusement, depuis que « le Seigneur » a été donné comme traduction en français par Guyart des Moulins—il y a long, longtemps en 1297—elle est devenue une traduction insuffisante pour porter le nom Hébreu de Dieu, Yahvé (ou Yahweh).


Extrait de traduction réalisée par Guyart des Moulins en 1297, première traduction biblique en français (Proverbes 9:10)

Dans la langue française telle qu’elle soit parlée et écrite aujourd’hui, l’emploi de « Seigneur » s’est vraiment effondré, et le peu qui demeure n’est pas très gai ! Surtout maintenu dans les histoires fantastiques, comme Le Seigneur des Ténèbres, Voldemort, de Harry Potter, Les Seigneurs Noirs des Sith, de Star wars, et Le Seigneur des Anneaux, on pourrait se poser la question si de manière générale le titre de « Seigneur » s’est approprié des connotations bien moins positives.


Dark Vader, Seigneur Noir des Sith de Star Wars

S’ajoutant aux problèmes d’emploi sont des questions grammaticales marquantes. Celles-ci peuvent s’expliquer par le fait que Guyard des Moulins, John Wycliffe et les autres traducteurs médiévaux se servaient en partie ou même en totalité de la Vulgate (version en latin de la Bible de l’église Catholique) comme langue de source pour réaliser leurs traductions respectives.[1] Enfin, nous continuons à constater que les jeunes quittent l’église en masse, pourtant toujours en quête de formes positives, stables et accèssibles d’autorité, de sens et de vie spirituelle. 

Malgré ces inquiétudes légitimes, « le Seigneur » a réussit à s’échapper presque toute remise en question dans la plupart de nos traductions françaises dîtes modernes ou dynamiques d’aujourd’hui. Pourquoi?

Les raisons sont multiples. En libérant chaque racine de la terre qui l’obscure, nous nous permettons un lâcher-prise sur cette traduction insuffisante. Est-ce que « louer le Seigneur » pourrait être l’une de ces racines ?

Je contemplais cette notion, donc, de αλληλουια (Alléluia, Louez le SEIGNEUR, Louez l’Eternel). Je me suis arrêté, paisiblement. Malgré les problèmes que j’essayais de rendre visibles, il y avait et il y a quelque chose de si bon ici. Pourquoi l’appellerais-je même « beau » ? Puisque valoriser tout ce qui est bon est beau. Cela me fait sourire en profondeur lorsque le fond de la phrase transcende mes inquiétudes sur sa forme et je suis donc bien reconnaissant de cette perspective supérieure !

Cependant, je me retrouve face à une idée intéressante. Est-ce qu’il serait possible que notre adoration francophone « du Seigneur » aurait depuis des siècles fortifié ce langage ? Relisez avec moi très doucement les paroles en question (la ponctuation est là pour nous ralentir un peu).

L O U E Z :   
   
« L E.       S E I G N E U R. » [2]

Qu’est-ce que cette instruction opère à notre inconscient chrétien collectif ? Gardons en tête que ce soit une pratique spirituelle très ancienne, belle, bonne et sacrée. Néanmoins, dans la façon que c’est formulé, elle pourrait conduire à figer ces vieux mots français à ce niveau profond et intime à cause d’une confusion en traduction : Louez celui dont le nom est ‘Le SEIGNEUR’, plutôt que louez celui dont le nom a été traduit par ‘Le SEIGNEUR’, et investissez ce titre français de valeur, de sainteté et d’amour. Faites de ce titre français médiéval le véritable nom de Dieu, et préservez-le donc à tout prix.

Malgré les apparences, il s’agit d’une transition signifiante de perspective. Le nom d’une personne est relativement intemporel et il est conçu pour désigner la personne même, de telle sorte que le nommé et le nom ne font qu’Un. 

Nous pouvons constater ce phénomène déjà à l’œuvre dans l’ancien testament : 
 « Tous les peuples de la terre verront que tu es appelé du nom de « l'Eternel » et ils auront peur de toi » (Deutéronome 28.10, Segond 21)

Donc, si nous apercevons qu’on nous exhorte à « louer le Seigneur », réfléchissons à la fois à la puissance de l’idée de ce psaume et à l’incapacité de « l’Eternel » ou de « le Seigneur » à continuer à nommer celui que nous appelons également « Dieu ».

Quant aux traducteurs, eux aussi sont des chrétiens. Ils ressentent aussi un fardeau de fidélité forte au passé, et ils aperçoivent aussi le statut privilégié inculqué par toute la louange et honneur associés à ce nom prétendu « du Seigneur ». Une remise en question sérieuse du vocabulaire autour de l’autorité divine est donc évitée, mais ce n’est pas obligé que c’en soit ainsi ! Une fois que nous réalisons tous que :

- ‘le Seigneur’ n’est pas sacré de son propre sort, 

- ‘le Seigneur’ n’était peut-être pas la meilleure traduction en français même au moyen âge, et que

- ‘le Seigneur’ est tout à fait incapable de représenter les divers niveaux d’autorités signifiés dans les langues d’origine, 

. . . alors nous les chrétiens de 2019 pouvons repenser comment exprimer l’autorité divine dans nos vies. 

Et nous le faisons déjà. Par exemple, Eugene Peterson a eu un succès éblouissant avec sa traduction, The Message en anglais qui a beaucoup remis en question l’expression sœur en anglais, « The LORD ». Au lieu de répéter de manière irréfléchie les 6894 instances de « l’Eternel » par « The LORD », il a opté pour « DIEU » (ou simplement, Hallelujah ! )[3] Dans d’autres lieux d’interface entre l’église et la société, il semble bien qu’il y ait une dépendance réduite en discours de « seigneurie ». Attention, je ne dis pas qu’il n’y a pas encore beaucoup d’attachement au mot ni que l’attachement n’a pas de très bonnes explications, mais que la manière que l’autorité de Dieu ou de Christ s’exprime, lorsqu’il s’exprime bien, évolue et doit évoluer.  Mais il reste beaucoup à faire ! Nous avons besoin de perspectives et ressources linguistiques nouvelles qui nous invitent à expérimenter et exprimer l’autorité divine comme quelque chose de vraiment digne de notre louange. Pour cela nous avons besoins d’outils en français courant parce que le Grecque c’était en Grecque courant, tout simplement !

En conclusion, « le Seigneur » a eu son moment utile, le grand attachement que ressent l’église au mot peut s’expliquer aussi, mais il faudrait rattraper le retard par réexaminer comment nous devrions expressimer cette—si importante à une vie chrétienne contextualisée. Je suis certain que Guyart des Moulins en serait ravi 😊.



[1] This problem concerns the adding of articles that the Hebrew authors and Greek translators were so careful to avoid in order to preserve the personal name of God. Since Latin does not have articles, translators may have been ignorant of this fact.
Ce problème concerne l’ajout des articles que les auteurs hébreux et traducteurs grecques avaient avec prudence évité dans les langues d’origine afin de préserve le caractère d’un vrai nom personnel de Dieu. « L’Eternel », malgré son assez grande originalité ne s’échappe pas non plus, donc, de ce piège posé par la traduction directe du Latin.

[2] Cet effet est également percutant ailleurs, tel que : Entrez, courbons-nous, inclinons-nous, mettons-nous à genoux devant « le SEIGNEUR » qui nous a faits (Psaume 95.6, PDV, guillemets ajoutés)

[3] Ce n’est pas une réflexion que ni la Bible en Français Courant ni la Parole de Vie ne semblent prêtes encore à entreprendre.

Thursday, 6 September 2018

Nouvelle En-Tête!

L'en-tête de ce blog a évolué pour être plus en cohérence avec son contenu. Anciennement rattaché aux questions exégétiques et herméneutiques de la Trinité, le blog a évolué vers une question d'actualisation des traductions des mots devenus trop religieux, en particulier "le Seigneur" et "l'Eternel". Effectivement, ces traductions ne sont plus considérées comme telles, mais "le Seigneur" en particulier émane d'une époque où la seigneurie avait :


  • un sens fort en dehors du christianisme
  • un sens souple et élargi (même si pas autant encore que celui du mot que "Seigneur" traduisait dans les textes bibliques)
L'entête dessus maintenant exprime l'évolution du blog envers ces préoccupations. Je la traduirais en français ainsi:


L'église a du mal à se présenter comme pertinent dans beaucoup d'endroits dans l'occident et les chiffres témoignent qu'elle se réduit. Elle ressent de nouveau le besoin de passer à des actes qui expriment l'amour de Dieu pour un monde en panne, de "aller vers" et pas "aspirer dedans". Mais une part de son langage reste collé dans le 16ème siècle, ce qui crée de la distance entre elle et les peuples qu'elle essaye de toucher...

Thursday, 17 August 2017

Proposition de Prière

Le saviez-vous, qu’il est possible que quelqu’un d’autre que Jésus soit à l’origine du « Notre Père » ? Dans la version trouvée en Luc 11, nous lisons une version plus courte de ce qu’on associe à cette prière dans sa version plénière. Le contexte est important :

Jésus priait un jour en un certain lieu. Lorsqu’il eut achevé, un de ses disciples lui dit : Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean l’a enseigné à ses disciples. Il leur dit : Quand vous priez, dites : « Père ! Que ton nom soit sanctifié ; que ton règne vienne. Donne-nous chaque jour notre pain quotidien ; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi nous pardonnons à quiconque nous offense ; et ne nous induis pas en tentation ». Il leur dit encore : Si l’un de vous a un ami, et qu’il aille le trouver au milieu de la nuit pour lui dire : Ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n’ai rien à lui offrir, et si, de l’intérieur de sa maison cet ami lui répond : ne m’importune pas, la porte est déjà fermée, mes enfants et moi sommes au lit, je ne puis me lever pour te donner des pains, je vous le dis, même s’il ne se levait pas pour les lui donner parce que c’est son ami, il se lèverait à cause de son importunité et lui donnerait tout ce dont il a besoin. Et moi, je vous dis : demandez, et l’on vous donnera ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et l’on ouvre à celui qui frappe. Quel est parmi vous le père qui donnera une pierre à son fils, s’il lui demande du pain ? Ou, s’il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent au lieu d’un poisson ? Ou, s’il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion ? Si donc, méchants comme vous l’êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il le Saint-Esprit à ceux qui le lui demandent.

Jean le Baptiste était, je pense, à l’initiative d’une forme primitive de cette prière, mais Jésus va la réinterpréter et fera introduire l’Esprit Saint comme une notion de don qui répond aux besoins les plus fondamentaux de l’homme, plus fondamental encore que le pain, qu’on peut toujours trouver ou demander. Notons bien, il ne dit pas ne pas être reconnaissant envers Dieu pour toute chose, bien sûr, il n’est pas un père méchant comme ça. Mais Jésus veut pour ses disciples, pour nous, le meilleur. Il veut changer l’objectif final de la prière, l’Esprit Saint en nous.



D’un point de vue chrétien, puisque nous comprenons bien que le Christ après sa résurrection était exalté à un point tellement haut qu’il siège maintenant à la droite de Dieu le Père, je propose cette prière trinitaire :

Notre père et notre frère, que votre nom soit sanctifié ; que votre règne vienne.

Père, comme ton fils bien-aimé, Jésus, nous a instruit de faire, donnes-nous aujourd'hui donc l’Esprit Saint pour qu’il ‘fasse le ménage’ chez nous, qu’il ôte toute amertume, méfiance, crainte de rejet et orgueil qu’il est sûr d’y trouver, pour que nous puissions être remplis et assurés de notre identité de fils et filles bien aimés de toi, pour être équipés pour porter le Royaume en nous, pour être une source de bénédiction pour les autres. Donnes-nous aussi ton Esprit pour nous guider sur les chemins à prendre et à éviter, pour percéverer dans la prière et dans l'adoration.

Jésus, c’est à toi maintenant que nous pouvons adresser notre louange, car tu as hérité le Nom qui est au-dessus de tout nom, que chaque langue te confesse comme Seigneur et chaque genou se plie devant toi, à la gloire du Père, tout par l’action de l’Esprit agissant puissamment en nous.

Amen J


Monday, 17 July 2017

Digging in deeper into interpretation (Profondons notre perspective de l'interprétation, article bilingue)

I AM TORN between two directions. I want to resume the survey of Lord Jesus Christ as soon as possible, as it simply covers so much important ground and is gathering fresh interest including a referral from Hurtado's blog himself. I also want to explore my deepening hunch that we need to be clearer that, like us, all of our predecessors in the Christian faith were also interpreters of that which preceded them. That is to say, in some clearer sense than before, we need to do away with the ideas that the "divinely inspired" writers of the New Testament were not interpreting according to principles that still govern us today. Same is true of Christian interpreters in the second, third and fourth centuries too. Obviously much more to be said about that. A key author in this field is Paul Ricœur, for whom I have received a specific request to relate his "arbitration" work to the question of the unfolding articulation of the centrality of the Father, Son and Holy Spirit in the first centuries (I also note that my article on hermeneutics received considerably more interest than average, see Hermeneutic Circle and asking better "why" questions).

Since it has always been the goal of this blog to not disenfranchise my French readers, and this second author is French (and I am reading him in French), I propose to do just a few posts (I'm aiming at three) in both languages on Ricœur and then pick things up again with Lord Jesus Christ.
Paul Ricœur


Puisque ça a toujours été l'objectif de ce blog de ne pas perdre de vue mes lecteurs francophones, j'ai choisi de m'orienter maintenant pour quelques articles sur quelques citations de Paul Ricoeur avant de reprendre Lord Jesus Christ, par Larry Hurtado. En effet, j'ai reçu une demande de développer ce qui m'interpelle chez cet auteur français vis-à-vis de la Trinité, son rôle d'arbitrage étant important dans la question du déploiement de l'articulation de la place centrale dans la foi chrétienne qu'ont toujours occupé le Père, Fils et Saint Esprit dans l'esprit Chrétien.

The title I am referring to is The Conflict of Interpretations, which speaks directly to the sharply differing views to which I have been exposed over the last few years, and in many senses encapsulates the direction taken by the Triune Hub model I have been developing. English citations are my translations (which, since I am still grappling with Ricœur, may not be perfect, apologies). Page numbering is from the 2013 edition of Conflit des Interprétations: Essais d'Herméneutique, by Editions du Seuil, which is virtually unchanged from the original 1969 edition by the same publisher.

Our first citation seems to confirm this conviction that interpretation is integral not only to our acquisition of historical information but also the way in which that was originally composed itself in the past:
No striking interpretation can be drawn without borrowing from the modes of understanding available at a given time: myth, allegory, metaphor, analogy, etc. (p. 24)


Nulle interprétation marquante n'a pu se constituer sans faire des emprunts aux modes de compréhension disponibles à une époque donnée: mythe, allégorie, métaphore, analogie, etc. (p. 24)

Le titre auquel je fais allusion est Le Conflit des Interprétations, ce qui se situe pil là où il faut pour répondre aux perspectives fortement contradictoires auxquelles j'ai été confrontées ces dernières quelques années, et répond bien à l'orientation prise par le modèle du Noyau Trinitaire que je développe. Les citations sont tirées de l'édition 2013 de Conflit des Interprétations: Essais d'Herméneutique, par Editions du Seuil, ce qui reste pratiquement inchangé de l'édition 1969 par le même éditer. Cette première citation semble confirmer que l'intérpretation est intégrale non seulement à notre acquisition d'informations historiques mais aussi à comment ces dernières ont elles-mêmes été composées. Ce constat nous conduit à un deuxième: puisque le cercle herméneutique agit à travers des périodes de l'histoire qui dépassent la simple vie d'un tel ou tel interprète, nous pouvons constater qu'il existerait surement un niveau de réflexion, de compréhension et d'interprétation collective dont l'Eglise est le titulaire. Cette appropriation collective pourrait se rapprocher au sens voulu par Chad McIntosh dans ses illustrations de "personnes groupales" dans sa quête d'ouvrir de nouvelles possibilités philosophiques pour un Dieu multi-personnes (voir mon article de 2015: "Jésus Sois Le Centre").

Not only can we note that it that interpretative processes are constantly active, both now and the periods in the past that seems so vital to us, but that this leads us to a second observation: because this hermeneutic circle hugely exceeds the lifespan of any given interpreter, we should surely consider a real collective thought, comprehension and interpretation ascribable to the Church. This collective consideration may be close to Chad McIntosh's illustration of "Group Persons" in his exploration of new philosophical possibilities for a tri-personal God (see my 2015 article: "Jésus Sois Le Centre").

In surveying the early 20th century efforts to place Hermeneutics more centrally within the scope of human sciences, Ricœur covers Dilthey and his hermeneutic problem, which is profoundly psychological. This is because interpretation (e.g. of a text) is a small part of an individual's wider field of semantic reference, his "comprehension". To understand another person thus becomes seriously problematic and requires some form of conscious reception mechanism:

"To understand is to transport oneself into the life of another; historical comprehension brings into play the full force of historical inquiry: how can a historical being understand historically his history?... This is the major difficulty that can justify how phenomenological search for a reception mechanism, like grafting it onto a young plant" (p. 26).

Comprendre c'est... se transporter dans une autre vie; la compréhension historique met ainsi en jeu tous les paradoxes de l'historicité: comment un être historique peut-il comrendre historiquement son histoire? ... Telle est la difficulté majeur qui peut justifier que l'on cherche du côté de la phénoménologie la structure d'accueil, ou.... le jeune plant sur lequel on pourra enter le greffon herméneutique. (p. 26)

En reprenant les efforts du début de 20ème siècle pour placer l'herméneutique au centre des sciences humaines, Ricœur note le problème fondamental de l'herméneutique décrit par Dilthey. L'hermeneutique est profondément psychologique, puisque l'interprétation (d'un text notamment) est en effet une petite part d'une masse sémantique de référence plus large de la "compréhension". Comprendre donc l'autre devient sérieusement problématique et nécessite un méchanisme de réception qui joue sur le conscient (voir citation dessus de p. 26).

On est au point de voir la pertinence absolue de l'hermeneutique à la question de l'émergence du Dieu trinitaire à la fin du quatrième siècle et faire face aux choix que l'herméneutique pose devant nous.

And so we are just about ready to observe the absolute relevance of this study of hermeneutics to the question of the late fourth-century emergence of the Triune God and face the choices hermeneutics place before us.

"There are two ways to root hermeneutics phenomenologically, the short route and the long route. The short route is that of ontological comprehension"

Il y a deux manières de fonder l'herméneutique dans la phénoménologie...la voie courte et la voie longue. La voie courte c'est celle d'une ontologie de la compréhension (p. 26-27)

The short route, to cut a long story short (!), is more problematic. It's like attempting historical surgery, and, most fascinatingly for our own interest in the Trinity, is obsessed by ontology. Guess what? That is precisely the form of expression (I choose these words carefully) that the victorious fourth-century bishops were so concerned adopting their understanding: identification of the Son with the Father and the Spirit, via... something ontological a.k.a. ousia. Here I need to be very careful not to mix up two independent critiques. We can criticise the fourth-century "Homoousians" (those who believed in the "consubstantiality" of the Father, Son and Holy Spirit) for inappropriate hermeneutic integration of their predecessors, or we can criticise later (e.g. 21st-century) historians for inappropriate hermeneutic integration - presuming some of the ontological categories to be valid while simultaneously stating that such categories cannot be applied to the Father, Son and Holy Spirit. Assuming those ontological categories are biblical, you could perhaps continue to say the usage of those categories is downright "unbiblical", transgressing stacks of sound exegetical practice, and so on, while not seeking out what lay behind the form.

La voie courte, pour aller vite (!), est plus problématique. C'est un peu comme tenter une intervention historique chirurgicale et serait particulièrement concernée par l'ontologie, d'un intérêt tout particulier pour notre sujet de la Trinité. C'est tout à fait dans cette forme d'expression (je choisis mes mots avec prudence) que les évêques victorieux du quatrième siècle voulaient exprimer leur compréhension: l'identification du Fils avec le Père et l'Esprit, via... quelque chose de l'ordre ontologique, notamment "ousia". 

Ontological comprehension, says Ricœur, is an all-or-nothing affair, black and white. You've either got 1 God or three. You've either got a Unipersonal God or a Tripersonal God, etc.
La compréhension ontologique, dit Ricœur, c'est une approche tout-ou-rien, noir ou blanc. Soit vous avez un Dieu ou trois dieux. Soit vous avez un Dieu unipersonnel ou tripersonnel, etc.

The Long Route, on the other hand, will not devoid itself of ontology, but will access it via nuanced semantics, "by degree". That is a good term for my model of the Triune Hub: "semantics", which would seem to be situated within Ricœur's second category of hermeneutic. Why is that? I have a hard time explaining to some seasoned philosophers who reason in more black and white categories what I mean by this "hub". Semantic is a very good word to describe it. I also like "space" - I am referring to the Jewish mindset that, while not yet embracing a vocabulary of monotheism, had some strict semantic parameters in place about what could hitherto be said of Yahweh/[the] LORD via his agents and what could not. I like using the word "hitherto" very much; by it, I am of course referring to the events surrounding the life of Jesus, whose Jewish followers felt obligated to modify and reorganise their own monotheistic semantics and God's place within it.
Image taken from https://www.centre4innovation.org/

La Voie Longue, en contre partie, n'abondonnera pas l'ontologie, mais l'accédera par la sémantique, "par degrés" (p. 27). Cela est un mot important pour mon modèle du Noyau Trinitaire: "la sémantique", ce qui correspondrait à la deuxième catégorie de Ricœur. Pourquoi? J'ai du mal des fois à essayer d'expliquer ce que j'entend par ce "noyau" à des philosophes bien rodés qui raisonnent avec des distinctions catégorielles bien plus noir et blanc. La sémantique est une bonne expression pour le décrire. J'aime aussi "l'espace" - je fais allusion à l'esprit Juif qui, même si pas encore doté d'un vocabulaire de "monothéisme", intégrait des paramètres sémantiques strictes de ce qui pouvait être dit des agents de Yahweh/L'Eternel et de ce qui nous pouvait pas être dit d'eux. Cependant, cela était jusqu'à l'arrivée de Christ qui a modifié cette sémantique et la place de Dieu dans cette organisation sémantique.

Pour s'interroger sur l'être en général [référence ontologique], il faut d'abord s'interroger sur cet être qui est le "là" de tout être..., c'est à dire sur cet être qui existe sur le mode de comprendre l'être. (p. 28, mon accentuation)

To inquire about the being of something in general [reference to ontology], we first need to inquire about the being that is the "that" of all being, that is to say, this being that exists in and through its mode of being understood.

This last quote is quite a lot of philosophical mumbo-jumbo and a difficult one to translate (for me), especially Ricœur's use of the preposition "sur" (typically simply "on", which I have rendered "in and through"). But if you get the contrast that Ricœur is driving his readers toward, especially when you are motivated by a key "conflict of interpretation" like I am in the case of fourth-century interpretations of the Trinity, we can maybe start to grasp the distinction in slightly less philosophical lingo. What I am saying is that Ricoeur is right in his drive to help us look at the mode of transmission of important theological information - we cannot strip it down naked so to speak. The bones always have flesh. But here is where we and the church can hit confusion because the very subject at hand is ontology (ousia, divine "substance" or "essence" linking the three Persons as one Godhead, then simply "God")! But we mustn't allow ourselves confusion between the packagin and the contents here, via this double usage of ontology. There is a "mode" at work of transmission of important theological information that has as much ontological importance as the ontology explicitly described.

Cette dernière citation contient pas mal d'expressions difficiles et la traduction en anglais pour moi n'était simple, surtout l'emploi de Ricœur de la préposition "sur". Mais si vous comprenez le contraste que Ricœur veut mettre en lumière, surtout lorsqu'on est motivé par "conflit d'interprétation" comme je le suis dans le cas des interprétations du quatrième siècle de la Trinité, peut-être que nous pouvons commencer à saisir la distinction par des termes moins philosophiques. Ce que je veux dire c'est que Ricoeur a raison lorsqu'il insiste à ce qu'on regarde le mode de la transmission d'informations théologiques importantes - on ne peut pas les réduire comme informations brutes. Les os sont toujours recouverts de la chaire. Mais c'est bien là où nous et l'Eglise pouvons nous heurter à la confusion puisque le sujet même c'est l'ontologie ("ousia", la substance divine qui relie les trois Personnes dans un seul Dieu)! Mais nous ne pouvons pas nous permettre à confondre ce contenu ontologique de son emballage ontologique. A l'oeuvre ici est et était un "mode" de transmission d'informations théologiques importantes aussi important que son contenu.

More tomorrow! A suivre demain!

Monday, 19 June 2017

Block, technical issues, faith kick [+ mise à jour]

[MISE A JOUR 26/06/17 - Un commentaire important en français en bas de cet article ajouté, suite à une question d'un lecteur français]

Hi. Apologies for the slow-down on the journey into Hurtado first century Christian binitarian worship territory. I felt like I was on a real charge doing a post every day or every other day, then a few things happened.



Like anyone, I sometimes experience "block": just that inability to engage my mind with the same clarity I enjoy at other times. I am also going through a period in my life when my mind actually totally saturates as well, which increases this effect when it occurs. This effect was either caused or worsened by learning that although SPCK found my book proposal interesting (it definitely sounded from their personalised response that it had been discussed between several members of their editorial staff), they weren't going to be able to pursue it further. So that was a downer.

Then, I had this really weird technical issue with Kindle notes. I don't know if you have tried it, but kindle notes and highlights are a great way of interacting with a book. Kindle have recently decided to revamp their online interface and call this new area simply "notebook", with a nice thumbnail of the cover of each book to hit to see your highlights and notes. For some devilish reason, all my Hurtado notes and highlights on which I was relying for this first century blog cruise we're on are present on their old system and totally absent on the new one. With my wife we probably have a couple of hundred of books on Kindle, and Hurtado's Lord Jesus Christ is the only book that this glitch is affecting. And to make matters worse, the old site where all the content is intact will die on July 3rd. Oh, and I'm getting nowhere with Amazon.

Urggh. This all leads to feeling a bit down about it to be honest, and in a world and market which frankly is just not as interested in trinitarian theology as I have been, I'm beginning to wonder if it's worth carrying on.

Sorry for such a depressing post - I'll also share one more thing about faith. From time to time I read or hear something that makes me really question my faith. I'm delighted about that because it means I am engaging with the criticisms out there and have usually bounced back. My research into first century expressions of proto-trinitarianism led me at various points to the Gospel according to Matthew, which time and again seemed late to me, by which I mean late first century. This actually is another small series of blog posts I need to write, and very important with respect to Matthew's relationship to baptism and John the Baptist in particular. Suffice it to say that there are others that share this view, and that Matthew had access to Luke (it's sometimes called the Matthean posteriority hypothesis, MPH) - one of these proponents made some analyses on this basis about the synoptic burial narratives that stung me. So that hasn't helped either.

Looking forward to a more upbeat post soon, and especially a solution to resume the Hurtado cruise.



Friday, 28 April 2017

Absence de Christ

En tant que chrétiens, nous sommes des fois inconscients de certains paradoxes qui s'entremelent de notre foi. Certains paraissent surmontables, comme la découverte que non seulement notre planète est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus ancienne que l'interprétation offerte de nos prédécesseurs "illuminés" et "modernes", mais aussi que les textes de la génèse n'ont été ni posés ni composés d'un esprit de rapport policier. Cela est toute une histoire qui illustre simplement que le chemin de l'interprétation de nos textes évolue, surtout lorsqu'on se donne le temps et se permet l'humilité de chercher le(s) sens que les textes ont forcément portés avec eux au fil du temps. Si je parle de cette manière, c'est bien grâce à l'influence de mon ami, Barney Asprey, qui me pose le défie de prendre plus au sérieux les précautions dévelopés par Paul Ricoeur, parmi d'autres, à ne pas aller trop vite dans une science de la foi. Heureusement, nos textes bibliques sont très chargés de genres divers, notamment celui du recit, qui porte un objectif ne serait-ce que dans l'objectif de la retransmission. Une fois détaché de sa source - l'esprit, la main et les révisions de l'auteur - le texte se déchaîne. Il vit. Dans le cadre d'un texte religeux, canonisé, il devient litéralement une parole éternelle, forcément parole donc de Dieu.

Je m'excuse pour cette parenthèse, parce que la vraie direction que je voudrais prendre ce soir est l'ascension de Christ. Ayant déjà publié une courte réflexion sur le sens de la résurrection de Christ ici (en anglais), je souhaite passer, à ce moment opportun donc, à son exaltation. Cependant, pas uniquement à son exaltation, qui représente un pas supplémentaire chargé de sens, mais à l'absence de Christ. Attention, je ne dis pas que Christ est absent absolument, pas du tout, puisque nous lisons très clairement déjà dans l'évangile selon Matthieu que "Je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde". Notez, cependant, que Jésus dit cela toute à fait dans sa phase de départ (même si l'auteur n'inclut pas l'ascension elle-même comme fait Luc). C'est à dire, je pars et je reste. Ceci parait paradoxal, et avant de proposer "une solution", je dois faire attention à ne pas prendre "la voie courte" de la simple compréhension. L'interprétation proposée par l'église se transmet dès la petite enfance. La première des premières leçons de l'école de dimanche est bien non seulement que Dieu t'aime, mais que "Jésus est dans ton coeur" (bien évidement, Dieu est Jésus et Jésus est Dieu à ce moment-là). Jésus est dans ton coeur. Ce n'est pas une banalité infantile; il s'agit d'une profonde réalité dynamique dans la vie de millions de Chrétiens de tout âge. Un peu plus tard, nos enfants apprennent que Dieu est aussi Esprit et Père, ce sont autres réalités qui s'attachent aux cheminement et vécu du chrétien.

En effet, nous apprenons que Jésus et le Père sont en nous par le biais de l'Esprit de Dieu. Etes-vous prêts pour un paradoxe de plus? Pour Dieu, son action indirect est aussi direct que son action direct, d'où l'inestimable importance du petit mot "dia" en grec. Donc, lorsque Jésus part physiquement de cette planète dans sa chair humaine, transformée selon le dessein de Dieu pour toute la création en état actuelle de soumission à la pourriture, il reste spirituellement parmi le peuple de Dieu, là où "deux ou trois sont rassemblés" en son nom. Qu'est-ce qu'on constate? Un départ qui prépare un déluge extraordinaire depuis le coeur, l'être même de Dieu de son Esprit envoyé par le Fils, qui rend présents père et fils... et chrétien, qui existe du coup comme jamais il n'a pu existé auparavant ! Jésus est donc rendu présent malgré son absence.

Mais pourquoi parler d'absence ? Ne suffirait-il pas de parler et se réjouir de présence?

Je dirais que non. Il est d'une grande importance de comprendre l'humanité de Christ, non seulement dans le sens ontologique, mais pour saisir d'où vient le nouveau testament. Bien évidemment, ce dernier suit "l'ancien" testament et, l'interprétation marcionne étant rejetée d'une force fatale, a continué à être porteur d'un sens profond d'un bon Dieu fier de racheter sa bonne création. En effet, même au delà du nouveau testament, les siècles de prominence gnostique et platonique, n'ont pas réussi à tenter "les fidèles"  à l'échappement de la prison corporelle, mais plus tôt à affirmer les convictions juives de l'ère du deuxième temple, que Dieu allait bientôt régler les problèmes ici.

Voyez-vous le lien? C'est bien pour ces raisons-là que "l'image" du Christ assis sur le thrône à la main droite de Dieu est plus qu'une image. En effet, c'est encore un paradoxe mes amis. Il faut qu'il en soit un. Le Christ réscucité n'a pas zappé ses os. Les molécules mêmes, si on suit une certaine logique moderne fondée sur la perspective juive transversale de l'époque (parmi les Juifs, en tout cas représentatif d'une démographie juive bien plus transversale que l'exception des Saducéens), seraient transformés dans une nouvelle physicalité entièrement animée par l'Esprit qui ne peut qu'émaner de la vie. Je commence à m'épuiser à compter les paradoxes maintenant, le nouveau star étant ce corps animé par l'esprit. Pour toute réclamation, on  peut s'adresser à St Paul...

L'interprétation orthodoxe, beaucoup ne le savent pas peut-être, dis qu'une fois que le Christ a incarné la chair, en naissant par Marie, que son incarnation est à perpétuité. Selon cette tradition, qui pour moi est riche de sens, Jésus portera éternellement ses cicatrises. Visiblement. Physiquement. Revenons-nous au paradoxe principal qui m'a poussé à mettre de l'encre sur ma plume ce soir. Ce Jésus physique et visible est à la droite du Père. Il n'a qu'à tourner sa tête à gauche et il pourra regarder son Père directement dans ses yeux et échanger le regard qui a transformé l'histoire du monde.

N'oublions pas, et il faut tellement insister dessus, peut-être sur un appui solide telle que la référence The Resurrection of the Son of God, par N. T. Wright, que les premières générations de chrétiens - également juives - ont compris cette résurrection avec un langage qu'elles réservaient pour le gros ménage du Printemps de Dieu, son apocalypse. Sauf que la résurrection qui était prévue pour cette époque  a déjà eu lieu à Pacques. "La résurrection" a été décisivement scindée en deux; d'abord pour Christ, et puis ce sera pour son peuple (mettant de côté un passage complexe à la fin de l'apocalypse de St Jean). Ce gros ménage divin (j'aime bien l'appelation de John Dominic Crossan du great divine clean-up), par définition, ne peut pas être que symbolique. Si la résurrection est comprise comme surtout un miracle, il serait étonnant pour certains de réaliser la vitesse à laquelle on peut vouloir, de nouveau, s'échapper de cette prison corporelle/naturelle. Ce à quoi nous aspirons est un peu comme un échappement sans doute, mais ceci est un détournement profond et fatal des interprétations précoces. Le surnaturel a transformé le naturel. D'où ma question ce soir (il y a tellement de choses à dire à ce sujet mais il est tard et je ne veux plus avoir ce paradoxe à résoudre demain - je suis assez sûr de ne jamais trouver une réponse suffisante), comment peut Jésus être compris comme à la droite du père incorporel, et le père à gauche de son fils corporel ?

L'absence du corps de Christ dans le tombeau où sont allées les femmes le dimanche matin devrait nous parler encore aujourd'hui. Un Christ absent pourrait être présent avec son Père dans nos coeurs, sans doute, mais un Christ absent est paradoxalement en position d'autorité suprême, "présent" avec son père, notre père. Rappelons-nous aussi qu'un Christ rescucité en situation de règne terrestre aurait eu des limites fortes: grande difficulté pour les femmes et les hommes à ne pas croire dans sa résurrection (homme qui ne vieillit jamais, roi d'Israël, ...). Il paraît que notre Dieu apprécie le pas de foi que de nombreux apologètes chrétiens se sentent missionnés d'enlever des chrétiens qu'ils "servent". Un Christ ici présent, du point de vu interprétation ontologique, aurait satisfait les promesses messianiques différemment, même suite à l'acte décisif divin de sa résurrection. Sans partir pour régner sur le cosmos entier à la droite de Dieu, il serait sans doute "un fils de Dieu" dans un sens plus poussé que David, mais toujours bien moins qu'un égal à Dieu lui-même.

L'absence de Christ serait donc aussi important que sa présence. En tout cas, selon moi, Barney ;)

Tuesday, 28 February 2017

Le problème du problème du mal

Ouéé enfin un article en français, cela fait une éternité, et j'en suis désolé puisque mon souhait de ce blog est quand même d'avoir cette articulation entre les deux langues et cultures face à l'autre articulation encore plus importante, entre les écritures de la Bible et la foi d'un chrétien.

Aujourd'hui je ne vais pas prendre beaucoup de votre temps (ni du miens!) puisque je voudrais juste attirer l'attention sur un problème du problème du mal que, lorsque j'écoute des débats sur ce problème philosophique et théologique, ne reçoit pas l'attention dont je pense il est digne....
 

Monday, 28 November 2016

Rattrappage sur la traduction du Nom Saint et Personnel et Retour à la Trinité

Cela fait un bon bout de temps que je n'ai pas publié en français, je m'en excuse! Je voudrais toucher deux mots à ce qui m'a intéressé ces derniers temps et puis le focus pour le mois à venir.

Exclusivement en anglais j'ai entrepris sur le blog une enquête sur le modus operandi des traducteurs grecques de l'ancien testament, travail réalisé pendant une siècle à peu près à partir de l'an 250 avant Jésus Christ. La tâche devant moi est vaste: tracer les particularités des divers traducteurs pendant ce siècle vis-à-vis la traduction du nom personnel de Dieu, "Yahweh". En grecque, cela a été décidé que ce serait bien de traduire et non seulement le transcrire dans la nouvelle langue. La traduction donné est: SEIGNEUR. Notons bien, il s'agit bien de SEIGNEUR, et non de LE SEIGNEUR. La traduction françaises de la Bible représentent une particularité très intéressante. Contrairement aux pratiques anglosaxones voire d'autres langues européennes, les versions françaises ont été réticentes à adopter cette traduction SEIGNEUR, en préférant L'Eternel. Il y a une traduction en particulier qui a capté toute mon attention: La Darby. La Darby est la seule traduction en français ou en n'importe quelle langue que j'ai trouvé jusqu'à présent à essayer de tracer le Nom Divin dans le Nouveau Testament, écrit et non traduit en grecque. A la place de simplement traduire le mot pour Seigneur (Kyrios) par Seigneur, Darby met un astérisque devant Seigneur - *Seigneur - lorsque le context induit fortement que le Nom Divin est en jeu. Cela, pour moi qui serais fier d'une étiquette "antimodaliste", représente un choix excellent, car cela permet une distinction légitime entre la désignation humaine du titre Seigneur et une traduction très spécifique du nom Divin, Yahweh.

Je vous ai dit qu'il fallait noter bien que la traduction grecque donnait: "SEIGNEUR" et non "LE SEIGNEUR". Ce qui est très particulier donc de cette traduction c'est qu'elle manque, dans une majorité des fois, l'article définit. Ce que cela veut dire c'est, plutôt que de dire des phrases telles que "l'ange du Seigneur", on dit "l'ange DE Seigneur". Seigneur comme traduction est en effet une mélange entre titre et nom personnel. Le jouet de Stéphanie: Stéphanie est un nom personnel, donc il n'y a pas d'article. Pareil pour Seigneur dans l'ancien testament. Plus ou moins. Mais personne jusqu'à présent a vraiment étudié l'ensemble de ces traductions du Nom Saint. Une des raisons pour cela est qu'elles comptent à plus que 7000! Mais j'ai bien démarré, en réalisant jusqu'à présent les Psaumes et le livre prophétique d'Ezekiel (ça doit faire à peu près 1200).

Mais j'ai dû appuyer sur le bouton "pause".

L'année dernière j'ai écrit un thèse sur la question de la Trinité. J'ai toujours eu le désir de compléter et améliorer ce travail, et maintenant cela devient une réalité. Cela représente aussi un très grand travail, et j'ai déjà fait des milliers de modifications, éclaircissements, références depuis la version de 2015. Le titre va aussi être modifié. Je pense utiliser le titre "Trinitarian Interpretations: Mutated Faith" (Interprétations Trinitaires: Une foi métamorphosée). Dedans je vais proposer deux solutions au problème posé par la doctrine imposée du quatrième siècle du Dieu Trinitaire. Cette doctrine qui veut un Dieu en trois personnes a des soucis logiques et bibliques, mais s'assoit sur une effective évolution de priorités des convertis au Christianisme. L'objet de la foi est devenu, pour de vrai, une question de Père, Fils et Saint Esprit. Comment exprimer cela et s'assurer à ce que cela ne soit pas corrompu?

Dans la nouvelle version nous verrons que cette nouvelle configuration mérite plus d'attention que jamais, mais aussi que la doctrine du Dieu Trinitaire a effectivement des soucis qui seront mis en évidence. En terme logique, nous avons le problème de trois "il"s vaut toujours un "il", ce qui n'est pas possible. Dieu le Père est un "il". Il aime son Fils, Jésus en l'offrant en sacrifice. Ce dernier est aussi un "il" car il aime son Père son Dieu et il s'est offert en sacrifice. Le Saint Esprit est aussi une personne, un "il", à part entière selon la doctrine qui doit aussi être magnifié et loué. Mais en même temps, il est très rare de parler de "ils" au pluriel pour ces trois là, car nous les Chrétiens nous avons une foi monothéiste, n'est-ce pas? Donc on préfère, largement, parler toujours de "il". Dieu, IL t'aime. Dieu, je T'aime, TU es bon. Je pense que tu capte le truc. Le problème biblique est la difficulté de vraiment trouvé des preuves que dans Dieu en retrouve trois personnes.

Trinitarian Interpretations va cette fois-ci tenter un travail plus constructif à proposer deux solutions au problème. La première a déjà été décrite et ne vient pas de moi: Chad McIntosh parle de "group persons", à savoir des personnes groupales si je peux me permettre! Pour moi de toutes les théories et justifications des doctrines d'un Dieu réellement Trinitaire, c'est celle qui tient la plus la route. La deuxième que je vais proposer va se concentrer sur la reconnaissance de ma part de l'inclusion du Père, Fils et Saint Esprit au centre de la foi chrétienne, que leur présence au coeur de la communauté représente une évolution importante et intrinsèque à cette nouvelle configuration, ce qui permettrait j'espère à l'ajouter à d'autres évolutions telles que les six proposés par NT Wright, la septième que Wright a accepté par John Dominic Crossan, et puis la modification donnée par Larry Hurtado.

Ah oui, en réponse à la question de langue de cette nouvelle publication de mon thèse, malheureusement je ne projète pas de le traduire en français. Cela représente plus que 50000 mots donc ce sera trop de travail pour moi de le faire. Merci pour votre suivi et votre intérêt!

Sunday, 20 March 2016

Messy: Louez Adonai

Worship is so often messy, and evangelicalism shares some of its strengths and weaknesses cross-culturally.
I was making an effort this morning in singing this morning heartily qui est semblable, à lion à l'agneau... (Who can compare to the lion and the lamb...)
It's so hard for me because I know full well that the songwriters are not trying to write theological treatises; they humbly want to express ultimate glory to one who is supremely above all and loving. It's a great experience, I can really recommend it. The problem is that the antimodalist in me rarely shuts up for long....
L'agneau sur le trône....Louez ADONAI.
(The lamb upon the throne.... Worship Adonai)


Almighty God, Yahweh, is "Adonai".

The key reference text here I think is quite clearly Psalm 110, to which the New Testament authors refer frequently. Remember that they are most familiar with the LXX (Greek translation of the Old Testament), so they would have read the following:

Eipen Kyrios tō Kyriō mou
SAID THE LORD TO THE LORD OF ME

Nowhere in the LXX is the God of Israel referred to as "Kyriō mou", or "Adoni", as per Psalm 110 in Hebrew. So, once again, and to my dismay, I am distracted from my worship because of extremely well-intentioned but modalist tendencies in the Evangelical tradition.

I wonder what can be done?

Sunday, 13 March 2016

Louer le Christ et Dieu le Père: comment Philippiens 2:11 remet droit dans des endroits bizarres

Les chrétiens charismatiques et évangéliques sont souvent très passionnés de louer Jésus: et c'est super ! C'est précisément ce que la Bible enseigne de manière explicite. Dans cet article, cependant, nous allons voir comment les évangéliques et les unitarians peuvent se louper tous les deux, en ce qui concerne un des nuances les plus importantes de l'église primitive (et pour une fois je ne distingue pas l'église du premier siècle et celle du quatrième, malgré les énormes développements pendant cette période).



A droite de cet article il y a un ensemble de mots clés en anglais: is vous cliquez sur le mot clé "worship", vous vous rendrez compte que c'est un sujet qui pour moi a un réel intérêt, en partie puisque j'ai participé à la direction des temps de louange pendant une dizaine d'années. Ces articles (qui un jour devront être intégrés dans un site à part qui militera contre les expressions modernes du modalisme) croisent les paroles, les vidéos et des analyses théologiques sur quelques chants de louange les plus récents. Ca va de inoffensif au choquant, dont le pire a été acclamé comme le "grand-père" de la louange trinitaire moderne (le chant par Chris Tomlin s'intitulé en français O Dieu Tu Es Grand, voir ici). Le problème c'est que pour certains de ce chants, l'idée de louer Christ à la gloire de son père est absent, comme si on ne voulait adopter qu'une partie du poème christologique de Philippiens 2.

Comment réagissent ceux qui ne se décrivent pas comme "Trinitaires", lorsqu'on évoque l'idée que la louange est destinée uniquement à Dieu? D'abord, il est dit que le mot proskuneo en greque a un sens plus large qu'en français, et que c'est appliqué et attendu en présence de la royauté humaine, comme devant un dieu. Un passage de l'ancien testament souvent rappelé, là où Yahweh et le roi David reçoivent la louange du peuple (1 Chronicles 29:20  Et David dit à toute la congregation: Benissez l'Eternel, votre Dieu. Et toute la congregation benit l'Eternel, le Dieu de leurs peres; et ils s'inclinerent, et se prosternerent devant l'Eternel et devant le roi.)

Puisque les mots en hébreu et en greque veulent dire d'origine "se prosterner", les versions en français sont généralement prudentes à préserver cette signification.

Deuxièmement, il est rappelé que dans le livre de l'Apocalypse en particulier, la louange pour Jésus le fils de Dieu est spirituelle, religieuse voire "divine", mais que même dans ce contexte-là, Dieu et Jésus sont toujours clairement distingués (peut-être d'une manière similaire à ce qu'on retrouve en ephésiens 1, là où Jésus, exalté et assis sur son trône avec autorité sur toute la création, Jésus est aussi distingué du père et dieu de Jésus. Deux fois en plus.) Mais est-ce que cette louange de Christ est du même ordre que celle décrite dans l'ancienne testament pour le roi David, à côté de Yahweh?

Non.

Paradoxalement, comme certains auteurs de chants évangéliques aujourd'hui, les non-Trinitaires ne méditent pas assez non plus la fin du poème christologique au deuxième chapitre de l'epitre aux Philippiens.


A   L A   G L O I R E   D E   D I E U   L E   P E R E

La médiation (je veux dire l'équivalent de Agency en anglais) est un phénomène bien documenté en ce qui concerne la période du deuxième temple du peuple juif, et cette notion continue dans le nouveau testament aussi. Des fois en désirant tellement à souligner les distinctions nombreuses entre Jésus et Dieu dans le nouveau Testament, les non-Trinitaires peuvent perdre de vue que la médiation agit dans les deux sens. Non seulement Jésus est le médiateur du salut Dieu envers l'homme (voir 1 Tim 2:5), mais selon Philippiens 2:11, Jésus est aussi le médiateur dans le sens retour d'une louange destinée finalement au père. Je voudrais souligner que je ne pense pas que le modèle de Philippiens est totalement représentatif ou normatif, et cela en partie puisque le modèle du Chronicleur est renouvellé dans l'apocalypse.

Qu'est-ce que c'est drôle que les deux filtres interprétatifs pourraient trébucher un peu sur Philippiens 2:11, lorsqu'ils se disputent tellement sur la signification du contenu du reste du poème.

Bonne louange trinitaire!

Saturday, 26 September 2015

Grumeaux de sang

Grâce à une conversation aujourd'hui avec un ami francophone, qui lisait le blog mais qui s'est arrêté à cause de la langue, je propose tout de suite un article en français! Vraiment je m'excuse d'avoir été si anglophile jusqu'à là. Une raison pour cela est que j'écris mieux en anglais - après tout, c'est ma langue maternelle. Mais une deuxième raison existe aussi, ce qui est que les sources et références auxquelles je réponds et que j'examine proviennent, pour la plupart, de personnes et chercheurs anglophones. Cependant, cela ne m'excuse pas, et je compte à faire plus d'articles en français, dont un cette semaine (sur un chant de louange dans la suite de la séquence que j'ai entamée sur la théologie dans l'adoration).

Mais mon sujet pour aujourd'hui c'est la question du Fils de l'homme selon l'évangile de Luc. Cette expression LE fils de l'homme est radicale et très innovatrice. Puisque cette expression (avec son article défini) n'existe en aucun texte d'antiquité, y compris les textes de l'Ancien Testament, qui contient une centaine de références à UN ou DES fils de l'homme.

Certains lecteurs auront déjà entendu parlé du "Jésus historique". C'est un mouvement qui s'est développé dans le domaine de l'histoire, et qui applique donc les mêmes critères que nous appliquons à tout autre événement et personnage historique à la personne centrale de la foi chrétienne, à savoir Jésus Christ. Ces historiens appliquent non des méthodes de la foi mais de l'histoire. Certains sont croyants, et beaucoup non, et beaucoup de débats ont eu lieu sur la question du "Jésus historique". Un des grands chercheurs de notre temps, qui n'est plus croyant, s'appelle Bart Ehrman. Personne qui a étudié sérieusement les textes bibliques selon l'approche critique ne serait ignorant de ces publications. Ehrman fait partie de ceux qui estiment qu'en appliquant un certain nombre de critères historiques et de recherches plus récentes (par exemple sur les effets de la transmission orale d'histoires et la mémoire humaine) qu'il existe dans les textes une riche diversité dans l'exactitude en ce qui concerne les paroles de Jésus.

Effectivement, même des apologistes bien conservateurs peuvent céder quelques petites tournures des rédacteurs des évangiles qui ne seraient pas mot par mot ce que Jésus à réellement dit, la tache qui intéresse les historiens (voir Justin Bass dans son débat avec Bart Ehrman le 18 septembre 2015). Ehrman est d'accord qu'au vu des sources diverses et indépendantes, que Jésus avait réellement beaucoup parlé du Fils de l'homme, avec ce fameux article défini. Mais, ce qui est très étonnant, c'est que si tu acceptes qu'il peut y avoir une différence entre le vrai déroulement des événements et ce que nous apportent les quatre évangiles, Mathieu, Marc, Luc et Jean, et que tu acceptes aussi que Jésus parlait beaucoup du Fils de l'homme, tu n'es pas obligé de prendre la position que Jésus parlait de lui-même. Selon certains versets, il parait plus qu'évident que Jésus s'approprie ce titre, mais pour certains historiens, c'est tout aussi possible ou probable que c'est le rédacteur qui lui font approprier ce titre là. Regardez un exemple qui ne nécessite pas une telle appropriation:

Car quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire, et dans celle du Père et des saints anges. (Luc 9:26)

Pour des historiens, cette phrase serait éventuellement plus proche aux dires de Jésus que d'autres passages.

Alors pourquoi je vous parle de tout ça?

Sur son blog à travers un nombre d'articles, Ehrman a expliqué pourquoi deux versets en Luc chapitre 22, aux versets 43 et 44, nous pouvons constater une vraie corruption du texte ("corruption" au sens technique, non au sens malsain), c'est à dire une insertion. C'est le passage qui parle de comment un ange a réconforté Jésus dans le Jardin de Gethsémani et aussi comment Jésus a été "en agonie":

Alors un ange lui apparut du ciel, pour le fortifier.
Étant en agonie, il priait plus instamment, et sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre.

Wow, un passage très connu, c'est vrai. Mais, c'est une insertion; c'était ajouté par un scribe dans le deuxième ou troisième siècle. C'est un véritable fait que les êtres humains qui copiaient ces textes faisaient toujours d'erreurs, dont la plupart sont sans conséquences lourdes. Cela est attesté par l'appui de très anciens manuscrits qui manquent ces versets, par la construction sinon symétrique du péricope et par le contexte de "la souffrance" de Jésus en Luc.

En effet, nous avons l'habitude d’aplatir les événements de la vie, et surtout de la mort et de la résurrection de Jésus à un seul récit constitué de quatre sources. Cela nous empêche des fois de remarquer certaines choses étonnantes. Voici une qui est énorme: si tu lis uniquement la passion de Christ en Luc, tu peux arriver à la conclusion étonnante que - MISE A PART LUC 22:43-44 - Jésus n'aurait pas vraiment souffert. A chaque fois que l'écrit de Marc donne l'impression d'une situation lourde et douloureuse pour Jésus, Luc, qui a accès à ce texte, enlève l'agonie, et montre un Jésus est au contrôle, capable de conversation, réflexions et exhortations approfondies, qui ne crie pas à Dieu pourquoi il l'aurait abandonné, etc. Honnêtement, les arguments pour une corruption de ce passage sont cohérentes à de nombreux niveaux.

Mais une question reste, et je l'ai posé à Dr Ehrman: pourquoi aurait Luc été si intentionnel à montrer l'absence de souffrance pour Jésus dans sa "passion"? J'ai aussi fait une petite proposition (alors, s'il vous plaît croyez-moi que je suis très loin d'être convaincu, j'essaie juste de vérifier la cohérence des arguments auxquels je suis sensibilisés):
Si dans d'autres endroits dans le livre de Luc nous pouvons constater un lien entre la souffrance et "Le Fils de l'homme", et si Jésus faisait allusion à un tiers, un personnage apocalyptique tel que celui vu par Daniel au chapitre 7 du livre attribué à ce prophète de l'Ancien Testament, alors est-ce qu'un hypothèse pour cette approche de Luc ne serait-il pas justement d'éviter la confusion entre Jésus et le Fils de l'homme. La réponse d'Ehrman est simplement "bonne idée", et reste bien sûr à développer.

Un problème initial pour cet hypothèse et qui serait à vérifier: les autres citations du Fils de l'homme où il parait une identification de Jésus par Luc avec le Fils de l'homme, peuvent-elles s'expliquer par d'autres corruptions telles que celle constaté pour les grumeaux de sang? Sinon, pourquoi voudrait Luc éliminer la trace de la souffrance de Jésus si son objectif était de ne pas confondre Jésus et le Fils de l'homme?

Monday, 20 April 2015

Pas contre l'idée du Dieu trinitaire, finally something in French!

Cette publication est la traduction, plus ou moins, de ce que j'ai écrit dans ce blog en anglais en février, qui est tiré d'un mémoire que j'écris sur la question de l'interprétation et de la doctrine de la Trinité. Je m'excuse pour les fautes certaines de mon français!

Sur le mouvement, l'interaction, l'amour fondamental et la soumission mutuelle, je me retrouve ému et profondément inspiré. De nombreuses personnes, comme moi, ont aussi entendu et applaudi la rhétorique de l’unité en diversité qui est une théologie à la fois puissante et trinitaire.

Théologiquement, malgré mes questionnements actuels, je trouve que je peux aussi me détendre lorsque je me retrouve dans un environnement que j’appellerais « un environnement Trinitaire structuré – là où la prière et la gloire sont ultimement dirigées vers le Père, et que la place centrale du Père n’empêche en aucune sorte son Fils précieux notre Seigneur, Jésus Christ et Son Esprit Saint. Je ne peux pas exprimer avec suffisamment de sincérité que dans le sens structuré et historique, qui nous induit à l’admiration, à la louange je ne suis pas antitrinitaire […] C’est plutôt cela dont j’ai un réel souci qui m’a poussé en priorité à réexaminer cette fondation [de la Trinité] – et non la fondation en elle-même.

Mon inquiétude initiale et personnelle, qui ne fait pas l’objet de ce mémoire, concernait la tentation et la tendance que je remarquais à reléguer le Père à une troisième personne de la Trinité ou pire, à un rang d’enseignement utile ou élément additionnel. Pendant plusieurs années, je pense en prenant conscience que notre conception de Jésus prenait le dessus de la doxologie et théologie dans ma propre tradition d’église, j’ai essayé (naïvement) à ramener la théologie trinitaire au milieu, par les occasions régulières que j’avais en tant que conducteur de louange. De plus, pendant les quelques opportunités que j’avais à apporter un message de la Bible, je serais surpris si j’ai exclu la question du Père de mes propos. Il est curieux que je ne ressens pas cette même inquiétude lorsque je rends visite à d’autres églises théologiquement plus structurées.


Donc, si je suis devenu « anti » quelque chose, c’était « anti » l’exaltation d’un Jésus au dépens de la compréhension et la relation d’avec leur Dieu, le Père. Je ne pense pas qu’il existe encore un mot pour cela, mais je crois qu’il était Dale Tuggy ou bien Stephen Holmes qui a parlé d’une théologie d’église qui peut faire « effondrer » la trinité dans son deuxième membre, la personne de Jésus Christ. Encore d’autres remarquent – et je pense que c’est vrai – que beaucoup d’églises pratiquent une sorte d’unitarisme fonctionnel. Cela veut dire que lorsque nous nous disions trinitaires, notre expérience de Dieu était d'une seule personne et non trois, soit Jésus.